Ma plus longue distance : que du bonheur !

C'est certain, au moment où j'écris ces lignes j'apprécie que ce ne soit pas avec les pieds que je pianote sur le clavier de mon PC ! Ils sont tout simplement hors d'usage !!! C'est à peine si je me souviens de ce qu'ils étaient avant ma dernière folie : Une sortie en longue distance.

Depuis quelques mois, je rumine le projet de participer au marathon de Soleure (42 km 195). Pour cela, j'ai besoin de pousser mes limites afin de voir comment mon corps réagira en endurance. Mon défaut étant de partir toujours trop vite, lors de courses, je savais que je devrai apprendre à modérer mon effort pour tenir dans le temps.

Michel, un copain et adepte du Nordic Walking, m'avait proposé d'organiser une sortie longue. Génial ! La date du lundi de Pâques était bloquée et je me réjouissais beaucoup de cette nouvelle aventure au bout de mes bâtons. Nous sommes donc partis sur le coup des 13h30 avec une pêche d'enfer !

Voici les 2 artistes, encore bien frais et propres, prêts à avaler des kilomètres :

Bien que j'habite dans une cité, il y a plein de couleur dans mon quartier !

Nous avons emprunté le Pont Butin afin de rejoindre les bords du Rhône avec un objectif : celui d'atteindre le village de La Plaine. Vu le magnifique soleil qui a accompagné nos pas, le chemin en forêt était un ingrédient fort appréciable dans notre itinéraire. J'ai eu la surprise de croiser une Nordic Walkeuse qui autrefois était ma grande patronne ! Elle profitait de sa retraite pour se ressourcer dans nos belles campagnes genevoises. Nous nous retrouverons probablement dans une prochaine course organisée en Suisse Romande, d'ici là, si vous me lisez Madame B. je vous souhaite encore beaucoup de plaisir dans la pratique de ce magnifique sport qu'est le Nordic Walking !

 

Arrivés au village d'Aire-La-Ville, nous avons poursuivi sur un chemin que j'avais déjà parcouru l'année passée. C'est là que nous sommes tombés nez à nez avec de drôles de poilus !!! Eh oui, au Moulin de Verts, il y a une colonie de porcs laineux, toujours aussi affreux ! Je plaisante... ils me font trop rire à faire la sieste au soleil ou à grogner comme de vrais cochons !

J'ignorais que Michel avait un certain feeling avec ces poilus !

Une bonne montée nous a permis d'atteindre le village de Cartigny, puis celui d'Avully et enfin celui de La Plaine.

Arrivés à La Plaine, nous avions franchi les 20 km de Nordic Walking. Pas question de  nous arrêter ! Nous étions partis avec un objectif en tête et... la terrible envie de parvenir à notre but. Michel me réservait alors la surprise d'une terrrrrrriiiiiible montée ! Il sait que c'est mon point faible mais c'est un compagnon de marche très patient alors je ne peux pas lui en vouloir. Enfin... quand nous étions devant la barrière de la gare de La Plaine et que je découvrais la montée, je ne savais pas trop si j'avais envie de le remercier pour son cadeau !!!

 

Alors que nous attendions, bien sagement devant notre barrière fermant la traversée de la voie de chemin de fer, nous avons tout à coup découvert un étrange message sur un boîtier :

Avis : Ce passage reste normalement fermé.

Pour obtenir l'ouverture des barrières, veuillez décrocher le microtel du téléphone se trouvant dans ce boîtier et attendre la réponse du personnel de gare.

Nous étions écroulés de rire !!! Pour un peu, nous aurions passé l'après-midi à attendre que cette coquine de barrière veuille bien s'ouvrir. Pour la précision de la situation, sur notre droite, il y avait un virage qui masquait l'arrivée d'un éventuel train. C'était assez risqué de s'élancer alors que l'accès était fermé à la circulation. J'ai donc décroché le fameux microtel et une dame m'a sèchement répondu que nous devions attendre, et toc ! Cette pause inattendue, avant d'attaquer la montée, n'était pas de refus et tellement amusante que nous avons pris notre mal en patience.

Les heures se succédaient, nos pas s'additionnaient et le moral restait infaillible ! Je crois que si l'on possède la motivation et surtout le plaisir de marcher, les kilomètres peuvent s'afficher sans pour autant nous effrayer. Notre objectif de départ était de tenter une sortie de 30 à 35 km. Étonnement ce sont les 15 premiers kilomètres que j'ai trouvé les plus longs, de 20 à 30 cela avançait plutôt pas trop mal. Une légère sensation de début d'ampoule au talon droit, alors que nous étions à 25 km a attiré mon attention. Mince, je n'avais pas prévu cela et j'avais envie d'ignorer cette mini alerte. Nous avons poursuivi et j'ai encore souris devant le nom charmant d'une impasse du village de Dardagny :

Depuis Dardagny, nous avons rejoint la Chapelle de Malval, puis les bords de l'Allondon avant d'entamer une nouvelle grimpette dans la forêt pour rejoindre Peissy.

Et puis... en un instant, j'ai compris qu'un méchant problème allait me contrarier

Au 32ème kilomètre, mon pied droit s'est rebellé de manière vraiment douloureuse et s'est exprimé avec une énorme cloque qui recouvrait tout mon talon (dans la corne) ainsi qu'au niveau du talon d'Achille. Faire 3 pas de plus sans serrer les dents aurait été impossible. Je n'avais qu'une envie : enlever au plus vite ma basket.

Le verdict était sans appel : Un pas de plus était IMPOSSIBLE.

J'étais vraiment trop dégoûtée Je n'étais pas épuisée, je me sentais capable de marcher et de m'approcher des fameux 42 km 195 d'un marathon et abandonner parce que mon pied me jouait un vilain tour était dur à avaler.

Jamais je n'aurai pu digérer d'abandonner si près de la fin.

C'est là que mon fichu caractère prend le dessus. Je n'aime pas baisser les bras et l'idée de téléphoner à mon mari pour qu'il vienne me chercher en voiture m'était insupportable. J'ai donc improvisé une solution afin de poursuivre notre sortie et il faut bien reconnaître que ce n'était pas confortable du tout !!!

J'ai tenu ainsi durant 2 km et... une fois encore, mes pieds se rebellaient. Voilà que mon pied gauche, ne voulant pas rester sur sa faim, s'est permis de m'offrir une cloque identique au pied droit. Mon premier pied blessé n'avait pas encore dit son dernier mot, et voilà qu'un supplément gratuit d'une large cloque, sous la voûte plantaire, venait me torturer ! Dire que cela fait mal est à écrire en MAJUSCULE !!! J'ai donc définitivement abandonné mes baskets pour terminer en chaussettes !

Franchement, quelle idée de laisser autant de petits cailloux sur mon chemin ! C'est juste terrible de marcher sur des gravillons ! Heureusement que j'ai trouvé une douce et agréable ligne jaune qui me donnait une allure de manequin à marcher en croisant les jambes !!! Cette technique du Nordic Walking risque de ne pas faire beaucoup d'adeptes  parce que sincèrement, ce n'était pas le top !

La nouvelle que je suis trop heureuse de rajouter à mes aventures de Nordic Walkeuse c'est que j'ai réussi à rentrer à la maison, au bout de 37 km 170 parcourus en 6 heures et 10 minutes. Je sais que nous aurions pu être meilleur dans le temps car nos 5 derniers kilomètres étaient fortement ralentis par mes soucis de cloques. J'ai maintenant un repère pour envisager un vrai marathon ! Mes jambes ont tenu, le mental n'a rencontré aucun souci ni baisse de moral, mes pieds m'ont appris que je vais vite investir dans une bonne chaussette d'endurance !!! Bref... je ne retiens qu'une sensation de cette longue sortie : le BONHEUR puissance 1000 !

Bravo à toi Michel ! Partager cette expérience était très sympa. Attends que je soigne mes pieds et on recommence !

Les infos révélées par mon cardio-fréquence :

Vitesse moyenne : 6 km/h

Vitesse maximale : 9 km/h

Fréquence cardiaque moyenne : 122 pulses

Fréquence cardiaque maximum : 169 pulses

Il est intéressant de regarder le dénivelé qui nous a permis de nous déplacer sur 1331m ! A mon avis, lors d'un marathon, le parcours sera beaucoup plus régulier et moins accidenté que ce que nous avons eu. J'en déduis également que le rythme de marche sera plus adapté pour un effort d'endurance.

Concernant mes pulses, je m'en suis bien sortie ! Jamais nous n'avons forcé, l'entier du parcours s'est fait à bon rythme mais sans aucune recherche de performance. Je me suis tout simplement éclatée !!! Les petites pointes à 169 pulses sont dues aux montées. Notre campagne genevoise est bien vallonnée !