Douleur dans le corps, cri de l'âme...
Achille s'est réveillé violemment après un étirement.
Sans prévenir, il a claqué son fouet en m'arrachant un cri de douleur.
Je n'ai pas compris…
J'ai serré les dents et fait un détour dans ma pharmacie. Glace, anti-inflamatoire, bottes avec des talons et strap. Une armée entière de remèdes pour soulager une douleur fulgurante. Ce traitement, je le connais par coeur, Achille avait déjà été mon pire ennemi. Il s'est servi de 2014 comme d'un tremplin pour me voler près d'un an de course.
J'ai appris la patience, j'ai nourri les espoirs, j'ai osé rêvé. Un pas après l'autre, un entraînement après l'autre. Timidement au début, souriante par la suite, confiante et heureuse jusqu'à hier soir.
Alors, quand le choc de la blessure percute le cerveau qui analyse…
Ca fait MAL, ça fait horriblement mal à l'âme…
Depuis hier soir, j'ai lutté, j'ai souri pour ne pas craquer. Ce soir, je pleure toutes les larmes de ma rage. Facebook fleuri de dossards du semi et du marathon de Genève. Une magnifique banderole avec le nom de TOUS les participants est affichée sur les quais
Mon nom, mon prénom, mes rêves, mes foulées… rien que des mots. Pour moi, pas de bitume sous la patte… Pas d'euphorie, cette géniale dose de bonheur qui booste la vie, les jambes et le coeur. Ma tête veut courir, mes jambes veulent courir, mon coeur veut courir mais Achille a pris le pouvoir.
Au-delà du semi-marathon de dimanche, c'est bien la course à pied qui est en péril. Je suis en bas, la tête baissée, perdue au pays de la déception. Je refuse de laisser la place à la colère, elle ne me ressemble pas.
Achille, si tu m'entends… oublie-moi.
Je ne te mérite pas.
Toi et moi n'avons rien en commun.
Tu es sombre et mauvais alors que j'essaie d'être gaie et généreuse.
Ne me prends pas ce qui compte tant dans ma vie.
Ne me retire pas le droit de courir….
Achille, écoute-moi…
Jamais je ne t'aimerai.
Jamais je ne t'accepterai.
Ne te cache pas sous tes airs supérieurs.
Tu n'as pas de valeur pour te planquer à la hauteur d'un talon.
Sais-tu seulement qui je suis ? Une rêveuse, une croqueuse de vie.
Ma force réside dans mes horizons sans frontière.
Achille, retire-toi avant que je ne te déteste vraiment.
Rends-moi ma LIBERTE