Course de Presinge - Dimanche 17 mars 2013
Exploser un record personnel alors qu'au départ, seul le plaisir était prévu, c'est... terriblement bon ! Quelle merveilleuse récompense au bout de mes entraînements qui se suivent au fil du temps.
Le poids de mes années m'a appris que l'endurance est une compagne agréable, alors que Dame Vitesse préfére évidement se lier avec la jeunesse. Qu'importe les chronos, du moment que le plaisir motive mes pas et que l'amitié entre coureurs est au rendez-vous. C'est donc dans cet état d'esprit léger qu'aujourd'hui j'ai pris le départ des 10 km de la 39ème édition du TOUR DE PRESINGE.
L'année passée, c'était dans le froid et la pluie que je découvrais ce parcours et que je m'offrais le luxe d'afficher mon meilleur temps sur 10 km, soit 59 minutes et 35 secondes. J'étais alors heureuse de passer enfin sous la barrière des 60 minutes. Aujourd'hui, je suis restée scotchée par la force de mes jambes ! Sérieusement, elles m'ont portée comme jamais ! A chaque foulées, je les entendais me dire : "Ne t'inquiète pas, on assure, fais-nous juste confiance !"
Facile à dires mes cocottes ! Quelques brefs regards à ma montre me confirment que je cours trop vite. Bien que les pattes s'amusent et se défoulent comme une machine folle, j'entends une petite voix qui me prévient que je n'ai pas de garantie sur la durée de cette prouesse ! Je n'ai pourtant personne à mes trousses ! Au contraire, étonnement je rattrape des coureurs. Nos rythmes sont peu différents, aussi je me place juste derrière un coureur et je me câle sur ses pas. Mon horizon n'est que semelles de basket et mollets bien rougis par le mordant du froid. Il fait 5°, une météo qui me convient à merveille.
Lorsque je sens un brin de confiance et la confirmation que ma respiration est régulière, je décide de changer d'horizon en dépassant le coureur qui me précéde. A chaque fois, c'est un sentiment étrange qui m'envahit. Je me sens bien, je me sens solide et forte. Tout est possible... jusqu'à ce que j'atteigne le cap des 5 km de course et que je me frotte à la fameuse grande montée !
Quelle coquine, celle-là ! Au départ elle nous accueille presque avec le sourire et nous gonfle de motivation. Au 2ème tour, je grimace et ma respiration est complètement anarchique. Les cuisses tiennent toujours le coup. Si elles pouvaient parler, elles me diraient sans hésiter : "Fonce !" C'est oublier combien le souffle se fait court, l'air me manque, j'ai chaud, je piétine et cela n'avance pas. Une seule option possible, m'accrocher au mental. Je me remémore mes derniers entrainements de côte. Les images de mes inombrables séries de montées, toujours plus douloureuses mais tellement bénéfiques, me dictent qu'il n'y a aucune raison de douter. Je peux le faire, je vais le faire ! Et... je cours, ça grimpe et je cours toujours.
Après la montée, l'unique stand de ravitaillement m'attend avec des bras inconnus qui me tendent un gobelet d'eau. Quel bonheur ! L'eau froide coule dans ma gorge et appaise mon sentiment de brûler de l'intérieur. Cette gorgée est un véritable coup de fouet, je retrouve gentiment mon souffle et mon sourire. Un petit vent frais m'enveloppe et rafraichi mon corps comme mes pensées. Je sais qu'en laissant la vilaine montée derrière moi, il n'y a plus qu'à s'accrocher.
Ma montre m'envoie des petits clins d'oeil bien agréables. C'est confirmé, je cours vraiment vite ! Incroyable... je passe le 9ème kilomètre en 5'21. J'ai envie de crier à mes jambes que je les aime !!! L'arrivée n'est plus vraiment loin et le parcours se termine en légère descente. Mon Prince Charmant, qui a terminé sa course quelques minutes plus tôt, est venue à ma rencontre. Il se place devant moi et m'encourage à ne pas lâcher. J'ai presque envie de rire ! Voilà plus de 50 minutes que je cours comme une folle, il n'est pas question de lâcher la pression. Mes yeux se posent sur ses mollets, ah oui... il a des beaux mollets mon Prince Charmant !
Juste à côté de nous, il y a une femme qui court. Son prénom, Lisa, est inscrit sur son dossard. J'essaie de m'accrocher derrière elle mais il me manque un brin d'énergie, mes foulées sont déjà bien rapides pour que je puisse encore accélérer. Lorsqu'elle réalise que mon Prince Charmant me coach verbalement pour que je donne le maximum, elle me fait un cadeau énoooorme. Alors qu'il ne reste qu'une centaine de mètres pour franchir l'arrivée, elle se déporte sur sa gauche pour me laisser passer et m'encourage généreusement ! Je n'ai pas le temps de la remercier parce que je décide d'attaquer avec ce qu'il me reste pour un sprint final.
Les jambes moulinent, je n'entends pas ma respiration, la tête va exploser mais je fonce ! Là encore, c'est une sensation phénoménale de puissance alors que je suis tout au bout de mes forces ! Se donner entièrement, oser se brûler à l'extrême et franchir la ligne d'arrivée.
La récompense est au rendez vous et à la hauteur de mon effort :
56 minutes et 34 secondes,
soit 3 minutes de mieux que l'an passé !
Lisa qui termine également sa course vient alors me féliciter. Je suis heureuse, pas seulement de mon temps mais surtout de cette magie entre coureurs. Dans ces instants, les chronos n'ont plus aucune importance, la sympathie spontanée des sportifs brille de mille feux. Je la remercie à mon tour pour son geste et pour sa course. Nos chemins se quittent avec de généreux sourires sur nos visages épuisés mais comblés.
Voilà enfin une petite mise à jour sur mon blog ! 
A mon grand regret, je n'ai pas toujours le temps de rédiger des comptes-rendus après mes courses. Prochainement, je ferai un bref résumé des dernières courses qui ont animé mes baskets et.... je ferai un GROS EFFORT pour revenir régulièrement alimenter cette page ! Je vous souhaite de bons entraînements et surtout de très très belles courses puisque la nouvelle saison nous tend les bras.
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