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Courir mes rêves : Journal de bord d'une débutante en course à pied
29 mai 2011

L'Evidence d'un silence...

tortue Ce n'est pourtant pas la saison pour se cacher, et pourtant... il faut se rendre à l'évidence. Mon clavier apprivoise la poussière. Les lettres perdent de leur enthousiasme et les petits billets dynamiques de mon blog se sont éteints depuis plusieurs semaines.

Revenir sur cette page me demande un brin de courage. Comme une fuite, j'évite d'être confrontée à cette motivation qui a pour habitude de dicter mes foulées. Privée de mes baskets, sur ordre du médecin, je ne suis plus que l'ombre d'une sportive.

Une maudite APONEVROSE de la VOUTE PLANTAIRE me déchire le pied et plombe mon moral. Tout a débuté mi-avril. J'étais tellement heureuse d'avoir couru un joli 14 km sur les quais de Genève que cette petite tension sous mon pied, en fin d'entraînement, ne m'avait pas vraiment inqiuétée. C'est le lendemain matin, au réveil, que j'ai failli grimper aux rideaux tant la douleur était vive.

Une fois mon pied réveillé, la douleur s'attenue sans ne jamais disparaître entièrement. Chaque matin, c'est le même scénario qui se répète. Bien sûr, la sagesse de cesser mes entraînements, comme de mettre de la glace sous mon pied, est une Evidence ! Malgré cela, aucune amélioration.

J'ai consulté un spécialiste de la médecine du sport qui a diagnostiqué l'aponévrose. Il m'a prescrit des séances de physio mais je reste terriblement sceptique quant à leur efficacité. J'ai également un bon pour essayer l'acupuncture. Dès demain, je lancerai un SOS aux petites aiguilles ! Je suis prête à me faire perforer si cette maudite douleur accepte de s'en aller.

Il est si difficile de rester en stand-by et de compter les semaines qui s'écoulent.

L'espoir, je l'ai eu récemment ange. Parmi mes nombreux objectifs de course, il y avait LA GENEVOISE, course féminine de 6 km organisée la veille du MARATHON de Genève. Je me fesais une joie de courir sur les quais. Celle-ci avait lieu 3 semaines après ma blessure. Que neni... je n'ai pas pu prendre part au départ. Par sagesse, je ne me suis pas risquée à abîmer davantage mon allié, le pied. Avec de gros gros regrets, j'ai tourné la page sur cette manifestation. En fait, il y avait une autre motivation à rester sage : La semaine suivante, j'avais mon billet d'avion pour Paris !

Vous vous en souvenez peut-être ! Paris était ma carotte de motivation avec un 10 km dans le 19ème arrondissement. Gilles, le marathonien d'Athènes, avait su éveiller ma curiosité sur ce parcours. Je me suis donc économisée un maximum pour que mon pied puisse retrouver sa forme olympique. Les billets d'avion étaient prêts, l'hôtel réservé et j'étais impatiente de faire la connaissance de Gilles. Mon physiothérapeute n'était pas contre un essai. Il ne m'en fallait pas beaucoup plus  pour mettre mes baskets dans la valise.

Ce fameux dimanche 21 mai, j'ai couru dans les rues de Paris. Ce que j'ai ressenti était MAGIQUE et mérite un billet entier sur ce thème ! Dès que je trouverai un peu de temps, je rédigerai le récit de cette merveilleuse aventure. Aussi incroyable que cela parraisse, je n'avais pas mal en courant. Comme si des ailes me portaient à chaque foulées, j'ai pu profiter pleinement de ma première course de 10 kilomètres ! C'est dans l'heure qui a suivi que j'ai serré les dents comme jamais.

La douleur était alors très violente. Dans l'avion qui nous ramenait à Genève, je ne savais plus comment poser mon pied pour soulager les lancées. J'aurais tout donné pour de la glace afin d'atténuer cet enfer. Dès mon retour à la maison, j'ai sorti l'artillerie lourde : glace, pommade anti-inflammatoire, plaster de Flector. Le lendemain, cette terrible douleur était toujours présente à mon réveil. Heureusement, elle s'était atténuée au fil des heures sans toutefois disparaître.

Lorsque je suis retournée chez le physio, il a vite compris que mes grimaces n'étaient pas simulées. Aujourd'hui encore, ses manipulations sont une torture et son verdict est implacable : Plus de course à pied pour quelques mois. Je vis assez mal cet arrêt. Je n'arrive pas à compenser avec d'autres activités sportives.

C'est vrai, je suis dotée d'une nature positive. J'aime la vie en rose, en bleu, de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel parce qu'il est tellement plus agréable d'être reconnaissante de la vie plutôt que défaitiste. Je me suis toujours montrée courageuse mais là, pas plus tard que ce soir, j'ai craqué. Mon mari est entré dans le salon, en tenue de course, il s'apprêtait à profiter de cette fin de journée pour se défouler les pattes. C'est bête mais le fait de le voir dans ses baskets m'a renvoyé à ma réalité actuelle : pas de course pour moi.

Aujourd'hui je peux dire que courir n'est pas un simple sport. Je me ressource entièrement en courant. J'ai l'esprit vagabond qui se pose sur ce qui m'entoure ou ce qui me soucie. Je pense, je réfléchis, je fais le point, je prends du recul, je respire tout simplement la vie en courant.

Là, c'est le grand vide. Je n'arrive pas à remplacer la course par une autre activité sportive qui m'évaderai tautant. Je manque d'air, j'étouffe dans mon inactivité. Tout en écrivant, je sais aussi qu'il y a pire que mon aponévrose. Il y a toujours pire ailleurs. Ma réalité, c'est ce que je vis et pour le moment, je ne me console pas en pensant aux autres.

J'ai envie d'hurler mon sentiment d'injustice.

zut
Les rêves sont les clés pour sortir de nous-mêmes.

(Georges Rodenbach, extrait de Le Règne du Silence)

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Commentaires
M
Merci pour tes voeux de rétablissement ! Dès la fin de ces lignes, je vais rédiger quelques nouvelles de mon pied et... ce sont des news incroyables !
C
Bon rétablissement "Miss évidence" et courage. <br /> Dans quelque temps tu seras sur pied sans faire de vilain jeu de mots.
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