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Courir mes rêves : Journal de bord d'une débutante en course à pied
2 août 2010

Thyon-Dixence : 1er août 2010

Que la montagne est belle mais que la montagne est rude aussi !

Me voilà de retour devant le PC, les muscles endoloris et parfumés à l'excès de pommade promettant mille vertus pour me soulager ! A défaut de me donner des ailes, je me tartine généreusement et surtout, je me repasse en boucle la magnifique journée d'hier que j'ai faite en marchant, à la Course de Thyon-Dixence.

J'avais donc promis... mais... qu'avais-je promis déjà ? 890238

Hummmm si je fouille dans ma mémoire, il se pourrait bien que mon Prince Charmant m'avait demandé de ne pas forcer. De me ménager pour la course de Sierre-Zinal qui a lieu ce week-end. Cela me dit vaguement quelque chose mais, une fois dans un décor de montagne, entourée de couleurs magnifiques, emportée par une ambiance festive, c'est fou comme j'ai des trous de mémoire !

07h30 Nous sommes à Thyon et je suis épatée par le nombre de personnes qui s'inscrivent sur place ! Rapidement, mon Prince Charmant et moi remplissons notre bulletin et retirons nos dossards. Petit détour au pipi-room avec la traditionnelle  et interminable file d'attente de ces dames !

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08h30 Nous sommes tous prêts et le départ de la catégorie "Touristes" est donné. S'élancent ensemble des coureurs et des marcheurs. Quelques personnes sont équipés de bâtons de Nordic Walking ou de randonnée mais c'est vraiment une petite minorité. Pour ma part, j'avais fais le choix de dernière minute de partir sans bâtons pour marcher. Ne connaissant pas le parcours et ayant appris que le sentier était étroit, j'ai eu peur qu'ils me gênent plus qu'ils ne m'aident.

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Aie ouille aie... ça grimpait tout de suite et bien que je me trouvais dans une file étroite de marcheurs, le rythme était soutenu. Il y avait du monde devant et derrière moi, j'étais prise en sandwich ! Enfin... pour moi qui ne suis pas une grande fan des montées, ça chauffait direct dans les jambes et dans la tête. Très rapidement je surveillais mes pulsations, j'entendais mes battements de coeur qui tambourinaient un peu trop.

Arrivée au 2ème km, c'est le clash... ma tête tournait je ne me sentais vraiment pas bien. A cet instant-là, la première chose qui m'est venue à l'esprit est que j'étais une dingue sur 2 pattes qui ne pourra jamais faire Sierre-Zinal, dans une semaine. Plus raisonnablement, j'aurai aussi pu me dire que partir plus en douceur était une "évidence". Sincèrement, je ne cherchais pas à foncer, c'était vraiment la configuration étroite du sentier et le rythme des marcheurs qui m'entraînaient. Partir dans les derniers revenait à être constamment gênée par les autres participants avec beaucoup de difficulté à dépasser par la suite. A ce fameux 2ème km j'ai eu besoin de lâcher prise totalement et de reprendre mon souffle, je me suis donc assise quelques instants pour respirer calmement et faire le vide dans ma tête.

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Dans cette expérience courte dans le temps se mélangent la rage de se planter si près du départ, la naïveté de démarrer trop fort, la peur de ne pas repartir, la déception d'un éventuel abandon mais surtout la volonté de corriger son erreur et de se relever avec humilité et sans autre objectif que de marcher au rythme qui est le mien et non pas celui de l'effet de groupe.

La montée se terminait peu après le 3ème kilomètre, à 2360 m. d'altitude, et j'avoue que c'était un bonheur sans fin que de retrouver un passage moins douloureux ! C'est simple, les jambes retrouvaient sans peine leur pleine fonction de me porter.

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Les paysages sont magnifiques ! C'est une nature intacte que j'inspirais à plein poumon. Un bol d'air des montagnes à donner le vertige, d'ailleurs l'altitude à laquelle je n'étais pas habituée a certainement joué en ma défaveur, lors des 2 premiers kilomètres de la course. Voilà encore un paramètre dont j'aurais dû tenir compte dans ma gestion de l' effort.

Soudain, nous avons eu les spectatrices les plus locales : Les vaches du Val d'Hérens (prononcez érein) ! Il s'agit d'une race bovine suisse originaire du Valais. Montagnarde et courte sur pattes, la vache d'Hérens grimpe facilement jusqu'à 3000 m. d'altitude.

Les animaux de cette race sont dotés d'un tempérament vif et belliqueux qui se concrétise par la manifestation d'un rituel de dominance exacerbé. Les combats auxquels se livrent naturellement les vaches lors de la mise à l'herbe, de la montée à l'alpage (inalpe) ou lors de la réunion de deux troupeaux en témoignent. Cette aptitude est bien sûr à la base de l'organisation des combats de vaches qui ont lieu chaque printemps.

En Valais, ces manifestations rassemblent plus d'une centaine d'animaux répartis en diverses catégories selon l'âge et le poids. Ces rencontres sportives se déroulent entre deux vaches qui, l'une en face de l'autre, front contre front, poussent chacune jusqu’à ce que l'une d'entre elles recule. Après maintes joutes, l'une des combattantes est déclarée « Reine » par le jury. (Source Wikipedia)

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Je reviens à ma course et vous présente le 1er poste de ravitaillement, situé au 6ème kilomètre.

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Durant quelques 3 kilomètres, le parcours était plus facile parce que pratiquement plat mais parfois avec des passages bien plus techniques pour poser ses pieds sans risquer de se tordre une cheville. Il suffisait alors de laisser mon regard devant mes pas, ou mieux encore de marcher juste derrière une personne et de profiter de visualiser les bons rochers sur lesquels poser mes pieds.

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Voici à quoi ressemble les passages délicats pour les chevilles.

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Petit instant de découragement en découvrant que je n'étais qu'à 65% d'effort ! Pffff.... encore 4 km à envisager  alors que je sentais que je n'étais pas au mieux de ma forme. C'est là que le mental s'est réveillé pour prendre le relai. Pas question de rester sur une seconde d'épuisement, j'étais venue pour participer et je tenais à aller jusqu'au bout. Le barrage de la Grande Dixence était de plus en plus proche et au bout, je savais que mon Prince Charmant m'attendait. Si l'amour ne donne pas des ailes à mes baskets, il en donne au moins à ma volonté !

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Les taches blanches ne sont pas des rochers mais des moutons !

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Sur la photo suivante vous découvrirez le passage le plus difficile, parce qu'il arrive en fin de course et qu'il grimpe vraiment très très méchamment, même si l'image n'est pas à la hauteur de la réalité ! Sur la hauteur, il y a passablement de spectateurs. Je pensais alors voir l'arrivée, grave erreur !

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Voici d'ailleurs le 1er coureur, César COSTA, et le 2ème coureur , Tarcis ANCAY le valaisan, qui me dépassaient ! Le départ de la catégorie élite avait eu lieu à 10h30, soit 2 heures après le mien. C'était vraiment incroyable des les admirer et de les entendre souffrir dans leur respiration. Félicitations messieurs !

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Plus modestement... Miss Evidence avale son dernier kilomètre !

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Et soudain... je découvrais quelque chose de totalement inconnu jusqu'à présent : des CRAMPES aux mollets. L'enfer... une douleur aussi brutale et violente ne se décrit pas avec des mots. J'ai eu mal comme jamais. L'impression qu'un chien m'avait mordu dans les 2 mollets en même temps. Je n'avais pas d'autre solution que de serrer les dents et de lutter. Pour rien au monde je n'aimerais revivre ces derniers pas. Même le plus beau des paysage et la ligne d'arrivée, sur le barrage, ne pouvait soulager mes souffrances. Fichtre... j'aurais donné n'importe quoi pour que ces crampes m'oublient.

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Enfin j'arrivais sur la descente, celle qui me mènerait au barrage. Le soulagement d'apercevoir l'arrivée était immense. Mes jambes s'emballaient d'elles-même et je les ai laissée aller ! Il était plus facile d'être emportée par un petit rythme de course plutôt que de retenir mes pas en marchant.

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Deuxième moment de panique totale en arrivant sur le barrage. Mes 2 mollets se  sont rebellés avec encore plus d'agressivité et de nouvelles crampes constantes, cette fois la douleur était insupportable. J'étais au bord des larmes. J'avançais un pied après l'autre, en marchant très très lentement alors que les gens m'encourageaient et me félicitaient. Sincèrement, je ne devais pas être belle à voir avec mes grimaces de douleur !!! Ne sachant plus que faire pour stopper ces crampes, j'ai commis une erreur qui m'a littéralement abattue. Pensant faire un étirement des mollets, je  me suis hissée sur la pointe des pieds. La réaction a été immédiate, j'ai crié sous le supplice des crampes qui augmentaient encore plus violemment. Si je devais donner une description la plus réaliste, c'est comme si on m'avait frappé les mollets en même temps avec une barre de fer. Atroooooce...

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J'ai entendu une dame me dire : "Donnez-lui à boire, elle a des crampes." Immédiatement j'ai pris ce qu'il me restait de boisson, sur ma ceinture, et j'ai vidé ma bouteille d'une traite. Cela m'avait partiellement soulagée. Il ne me restait que 200 m pour franchir la ligne d'arrivée et c'était vraiment un calvaire que je ne suis pas prête d'oublier de si tôt...

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Je remercie encore chaleureusement la gentille bénévole qui m'a massée les mollets !

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Un grand merci aux organisateurs de la Course Thyon-Dixence, j'ai vécu une course fantastique !

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Nous étions 574 participants dans la catégorie touristes

et j'ai terminé ma course en 3h et 26 minutes pour 16 km 350

Fréquence cardiaque moyenne 151 pulses

Fréquence cardiaque maximum 171 pulses

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Pour terminer, je remercie Tricycle et Gilles qui m'ont donné des indices précieux pour reconnaître Hemil de Nîmes, qui participait lui aussi à cette course. Comme il a couru dans la catégorie élite, j'ai pu l'attendre sur le barrage et le voir franchir la ligne d'arrivée ! Bravo champion ! N'oublie pas que l'année prochaine on se retrouve sur le départ de Sierre-Zinal !

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Pas d'entraînements sportifs prévus pour la première semaine d'août. Je m'offre une semaine de récupération avec une bonne dose de magnésium pour ne plus jamais revivre des crampes musculaires pendant une course !

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