Course des Ponts 2010

18 avril 2010

C'était dimanche 18 avril 2010

Fort du succès des 2 premières éditions, la Course des Ponts, a eu lieu ce matin à 10h00. Il s'agit d'une course en ville,de Genève autour des ponts sur le Rhône et l'Arve, au parcours varié et au décor somptueux. Au programme, il y avait 2 catégories :

- un parcours coureurs de 9,7 km
- un parcours marcheurs de 8,3 km

Dans la catégorie marcheurs, il y avait les WALKEURS (sans bâtons) et les NORDIC WALKEURS (avec bâtons). Aucune distinction n'était faite au départ, ni même lors de l'inscription. Personnellement, je n'aime pas trop ce "mélange" car c'est un peu la cohue au départ et même sur le premier kilomètre où l'on se gène un peu trop à mon goût.

Magnifique météo ensoleillée au départ soleil . A tous les coups, c'était une température fabuleuse pour se faire plaisir. J'avais demandé à mon mari, inscrit en catégorie course à pied, de descendre en ville assez tôt afin que je puisse bien m'échauffer. Trop souvent j'arrive sur un départ à la dernière minute et je ne m'échauffe pas comme je le souhaiterai. Finalement, j'oublie mes soucis de hanche et j'opte pour un petit tour en course à pied. Très vite, mes muscles se réveillent et se préparent à l'effort qui allait suivre.

Je croise quelques visages que je reconnais, on se salue et on se souhaite une bonne course. L'ambiance est très sympathique. A 10h00 le départ est donné. Je connais le parcours car j'ai participé à l'édition 2008 et je profite de la longue ligne droite, au bord de l'Arve, pour essayer de m'échapper. Il faut que je me faufile sans prendre le risque que l'on marche sur mes bâtons. Et voilà que je dépasse, je dépasse et je dépasse encore. Une fois de plus, je démarre en force. Au bout de 400m, je vois nettement moins de bâtons autour de moi. Nombreuses sont les personnes qui m'entourent mais tous sont des WALKEURS. Je cherche des yeux un repère, une paire de bâtons, bref... un comme moi !!! Ca y est, je le trouve. C'est un homme qui, au départ réglait sa montre Garmin. J'avais vu juste... bien équipé = bon adversaire ! Devant lui, un autre homme qui a un rythme incroyable.

Durant les 2 premiers kilomètres, je souffre sur le devant des tibias. C'est horriblement douloureux tellement ça tire. J'avais pourtant pratiqué des étirements et passé une pommade chauffante. Rien à faire, je lutte mais c'est pénible. Heureusement, après le 2ème kilomètre cette douleur s'efface. A ce moment là, il semblerait que je n'ai que 2 NORDIC WALKEURS devant moi !!! Je n'ose pas trop y croire et pourtant, je me prends à rêver. le parcours est sinueux et la visibilité ne se porte pas vraiment loin.

Je me sens bien, j'ignore encore si je serai capable de garder mon rythme durant la distance totale. La première montée s'offre à moi, mon éternel point faible et... là aussi, grosse surprise : je dépasse des WALKEURS alors que cela côte, du jamais vu pour mes pattes ! Ma force, ce sont mes bâtons. A chaque pas, je pousse vraiment et cela me donne un élan qui manque aux WALKEURS. Rho la la la la plus j’avance, plus je me sens en confiance, comme si la course m’appartenait !

Au 5ème kilomètre, une question me brule les lèvres. Suis-je vraiment 3ème ? Si oui, cela me donne des ailes. Si non, pas grave j’aurai au moins rêvé quelques minutes. Je ne tiens plus, ma curiosité l’emporte, je questionne un bénévole qui sécurise le parcours :

- « Bonjour, pouvez-vous me confirmer qu’il y a 2 bâtons devant moi ? »
- « Oui, vous êtes la 3ème »
Waaaaaoooooowwwww je peux y croire ! C’est juste complètement fou ce que je ressens à cet instant. Il n’y a que 2 hommes devant moi, je réalise soudain que je suis donc la 1ère femme qui les suit. Mon rêve s’emballe, cela sera-t-il possible de tenir sur les 3,3 km restant ? Sachant que je donne le maximum, je n’aurai pas droit au coup de fatigue car il n’y aura pas de relance. Allez ma cocotte, c’est maintenant ou jamais que tu actionnes ton moral, il va falloir t’accrocher.

J’imagine mon mari à l’arrivée, qui me verrait passer en tête. J’imagine son sourire, son plaisir de me voir dans le trio de tête. J’ai une folle envie de réussir alors je regarde le sol, ne levant le regard que le temps de visualiser le parcours, et je marche en maintenant au mieux mon allure. Les pulses sont hautes, comme toujours, mais je me sens capable de tenir.

Les kilomètres avancent plutôt vite et c’est la dernière ligne droite avant l’arrivée. Je termine en 01’05’21 (selon mon Garmin) et je suis bien 3ème en NORDIC WALKING et 1ère femme de ma catégorie !!!! Quel grand grand grand bonheur.